Quand on parle de psychosomatisme, on accepte le fait qu'il y ait un lien entre le corps et l'esprit. Mais on ignore encore trop souvent l'existence d'un corps énergétique et d'un corps spirituel, en plus de son corps physique.
Lorsque Marc Aurèle dit : "Notre vie est ce qu'en font nos pensées", un naturopathe pourrait dire : "Notre peau est ce qu'en fait notre psychisme". Cela signifie que tout ce qui va se passer dans notre tête, les émotions, les ressentis, les états d'âme, aura des répercussions sur notre corps. Nos pensées se matérialisent dans la matière, à commencer par notre corps et notamment la peau, comme l'avait déjà constaté Paul Valéry : "Ce qu’il y a de plus profond en l’homme, c’est la peau."
Le problème c'est que nous n'en sommes pas souvent conscient, et que nous gérons très maladroitement nos émotions et nos pensées. Combien de maladies, et parfois très graves, se sont développées suite à un choc émotionnel intense ou une situation psychologiquement difficile à vivre … La peau, qui est un organe très sensible, réagit très vite aux troubles psychologiques que nous subissons : elle peut rougir instantanément suite à une émotion (gène, honte, …), mettant la personne mal à l'aise.
Pourquoi et comment expliquer un tel lien ?
La peau représente d'une part notre système de protection contre l'extérieur, et d'autre part un des moyens pour rentrer en contact avec le monde qui nous entoure, mais également avec notre monde intérieur. C'est un excellent outil de communication entre notre organisme et son environnement, elle est un marqueur psychosomatique très puissant.
Le lien entre psychisme et peau est bien concret et se vérifie scientifiquement :
- Il est embryonnaire : la peau, les nerfs et le cerveau ont la même origine embryologique, ils proviennent de l'ectoderme. Ce n'est que dans la troisième semaine du développement de l'embryon, que ces parties vont s'individualiser en cerveau, système nerveux, et ce qui reste à l'extérieur : la peau.
- Il est sensoriel : la peau comprend de nombreux récepteurs sensoriels, elle est le plus sensible des organes. On l'appelle aussi "cerveau étalé". Elle apparait avant les autres organes des sens, et reste en relation avec les autres sens : elle respire, élimine et crée des liens dans tout l'organisme.
Etant donné ces différents liens, les affections cutanées ou dermatoses, ont nécessairement une dimension psychologique, plus ou moins importante selon les cas. On considère que 80% des troubles dermatologiques sont à dominante psychologique. Plus le psychisme est en difficulté, plus la peau et son fonctionnement physiologique sont eux-aussi affectés.
De nombreuses expressions du langage soulignent bien le lien entre la peau et le psychisme, c'est à dire la santé psychologique, et la santé de l'organisme à travers l'état de la peau : "Etre bien dans sa peau" ou "être mal dans sa peau", "sauver sa peau", "risquer sa peau", "faire peau neuve", "avoir la peau dure"...
La peau est donc un excellent indicateur de notre état mental. Pour déterminer et s'assurer qu'une affection de la peau relève du psychosomatisme, on cherchera à établir une relation entre le moment d'apparition de ce problème cutané et un (ou des) évènement(s) ayant pu provoquer des émotions fortes, contrariétés ou mal-être … la maladie a toujours pour cause un blocage d'énergie. Ce n'est pas toujours facile à révéler, car la personne peut ne pas en avoir conscience.
Certaines personnes développent une maladie de peau à la place d'une dépression. Chez les personnes atteintes de psoriasis par exemple, le refoulement de la colère causerait 95 % des cas. Or parmi ces personnes, certaines guérissent avec un traitement classique, d'autres ne le peuvent pas car elles n'ont pas la force psychologique nécessaire pour se défendre. La différence entre une manifestation cutanée bénigne et une autre plus grave, se situe dans l'intensité de l'angoisse qui la provoque. De même, de nombreuses autres dermatoses dues à des facteurs génétiques sont accentuées par l’anxiété, le stress ou des problèmes professionnels, comme c'est le cas par exemple pour la dermatite atopique. Egalement dans l’herpès, alors que les récidives sont favorisées par la fièvre, le soleil ou les règles, le facteur psychologique intervient pour une grande part.
C'est pour cela que les cures thermales sont une bonne solution. Même si elles ne résolvent pas le problème dans le fond, elles offrent à la personne l'opportunité de sortir quelque temps de son environnement perturbant, en lui permettant de se changer les idées, de se relaxer.
Autant une attitude négative peut induire ou augmenter la gravité des troubles cutanés, autant une attitude positive favorise les améliorations. Nos pensées, et les sentiments qu'elles engendrent modifient le jeu normal des organes par le biais du système nerveux sympathique (SNS) et des sécrétions des glandes endocrines. Le SNS agit sur les organes, et notamment la peau, en freinant ou accélérant leur travail.
Attention car le lien peau / psy est aussi réversible : les lésions cutanées, surtout lorsqu’elles perdurent, sont souvent considérées comme inesthétiques et peuvent retentir sur le psychisme. On peut entrer là dans une spirale sans fin, si l'on ne fait pas un travail sur le mental et la volonté. Nous sommes responsable de notre vie et de notre santé, et ayant pris conscience que nous sommes composés de plusieurs instances, nous considérer comme un corps physique seulement, nous minimise. C'est la combinaison des énergies physiques et mentales, matière + sensations + perceptions +conscience, qui fait de nous un être complet et en bonne santé.