Depuis toujours l'homme a cherché et trouvé dans la nature les substances susceptibles de l'aider à se maintenir en bonne santé, et particulièrement les plantes pour leurs propriétés curatives et thérapeutiques.
C'est l'une des méthodes thérapeutiques les plus anciennes: le premier traité de phytothérapie est chinois, puis toutes les sociétés, antiques ou modernes, ont élaboré une médecine des plantes.
La phytothérapie (ou herboristerie) demeure toutefois la discipline qui, en naturopathie, a fait l'objet du plus grand nombre d'études scientifiques. Aujourd'hui, son efficacité est prouvée, et son utilisation quoique encore confidentielle et anecdotique est en pleine croissance. Elle est encore de nos jours considérée comme un remède de grand-mères.
Hippocrate nous disait déjà : "La nature est le médecin des malades".
Les plantes médicinales comprennent les plantes aromatiques (qui contiennent des huiles essentielles) et les plantes non aromatiques. Un végétal est supposé aider à guérir un mal car on a constaté que sa forme et son fonctionnement présentent certaines similitudes avec l’organe humain atteint ou des ressemblances avec certaines maladies : il porte la "signature" de la maladie qu'il guérit. Ces correspondances reposent donc toujours sur des "signes" en relation avec l'anatomie ou la physiologie de l'homme. C'est ce que l'on appelle la Doctrine des signatures.
Voici quelques exemples : - l’anémone hépatique aux feuilles trilobées, est utile au traitement des maladies du foie dont elle rappelle les lobes, - la pulmonaire, aux feuilles parsemées de taches blanches comme le tissu pulmonaire est utilisée dans les maladies du poumon, - le bleuet est un excellent collyre pour les yeux, - la sanguinaire du Canada, au latex rouge vif, utilisée pour traiter les affections du sang, - la chélidoine, grâce à son latex de couleur jaune qui rappelle celle de la bile, calme effectivement les spasmes de la vésicules biliaire, - la prèle, dont la tige fait penser à une colonne vertébrale, est le remède des colonnes déformées et déminéralisées …
Ainsi, les plantes sont les médicaments les plus "naturels" (quand elles n'ont pas subit de traitement d'insecticides !), elles poussent dans le sol à leur propre rythme. Utilisées en connaissance de cause, elles présentent non seulement un caractère inoffensif, mais leurs bienfaits sont réels et utiles pour de très nombreux maux. L'organisme tolère souvent bien mieux les substances naturelles que les substances de synthèse, car elles présentent beaucoup moins d'effets secondaires reconnus que de nombreux médicaments de synthèse. D'autre part, toutes les protéines de tous les êtres vivants issues de la Nature (chez les plantes comme chez les animaux, depuis le plus simple organisme jusqu'au plus complexe) ont des propriétés lévogyres, c'est-à-dire qu'elles dévient la lumière sur la gauche. Or les produits de synthèse sont composés des deux types d'acides aminés, lévogyres et dextrogyres (déviation du rayon lumineux par la droite). Notre organisme assimile parfaitement les molécules lévogyres, mais n'assimile pas du tout les dextrogyres.
Une vitamine naturelle est souvent une molécule simple (lévogyre). Par contre, la copie même de cette vitamine sous forme synthétique est un mélange des 2 stéréo-isomères chimiques (lévogyres + dextrogyres). Or, les récepteurs humains ne reconnaissent pas la molécule dextrogyre qui devient une substance supplémentaire inutile, à éliminer, monopolisant ainsi le travail des enzymes dépolluantes du foie qui ont déjà fort à faire avec toutes les toxines alimentaires.
Les plantes possèdent des molécules (appelées "principe actif") à l'intérieur de leurs organes (fleurs, feuilles, racines …) qui peuvent être isolées selon différentes techniques : distillation, extraction … Mais c'est souvent l'ensemble de la plante qui constitue le principe actif : séparer ses composants revient à diminuer son efficacité. C'est ce que l'on appelle le Totum, propre à l’étude des plantes médicinales. Il considère que l'effet thérapeutique de la plante totale est supérieur à celui de l’un de ses constituants (notion fondamentale en phytothérapie). En effet, les différentes molécules de la plantes agissent en harmonie : les unes modulant l'action du principe actif, les autres protégeant des effets secondaires éventuels.
Dans les préparations, la composition d'un remède peut réunir différentes plantes. La tisane, le cataplasme appliqué directement sur la peau, le sirop, les solutions alcoolisées ou aqueuses, les essences et les huiles sont les formes les plus courantes de remèdes. La phytothérapie est prouvée scientifiquement puisque plus d'un tiers des médicaments dits chimiques (ou allopathiques) proviennent de la nature, ils sont, à l'origine, extraits des plantes. Par exemple, l'acide salicylique, principe actif de l'aspirine, était fabriqué avec l'écorce de saule. Il est à présent synthétisé par voie chimique.
Mais les plantes ne sont pas toujours sans danger. Si elles sont souvent bénéfiques, elles peuvent également être dangereuses. Utilisées à mauvais escient, elles sont mortelles ou toxiques pour l'organisme (endommageant fortement un organe ou conduisant à des allergies). Les plantes médicinales nécessitent donc une connaissance préalable des indications, contre-indications et effets secondaires. Il est donc fortement déconseillé de pratiquer l'automédication dans ce domaine.
Les différentes utilisations des plantes
La phytothérapie tire parti de tous les éléments des plantes: les racines et les rhizomes, recueillis pendant la période de dormance, avant la reprise de la végétation; l'écorce des troncs et des branches, prélevée sur des arbres ou des arbustes; feuilles et tiges ramassées, comme les fleurs, au moment de la floraison. Les fruits et les baies sont récoltés à maturité. On peut également recueillir des substances (gomme, résines...) sur des végétaux en place. Les plantes sont utilisées fraîches ou volontairement séchées. A l'état frais, certaines feuilles et jeunes pousses peuvent s'adjoindre aux salades et plats de crudités. On les utilise aussi en infusions, décoctions, lotions, dans des bains, ou encore macérées dans de l'huile. Une plante peut donner des résultats différents selon l'endroit où elle est cultivée et aussi selon conditions météo de la région. Un grand nombre de médicaments modernes sont composés en partie d'extraits de plantes. Le pavot, en particulier, entre dans la composition de très nombreux remèdes.
♦ La tisane est l'utilisation la plus traditionnelle, on peut choisir de la boire sous forme d'infusion, de décoction ou de macération. - Pour une infusion il s'agit de verser de l'eau bouillante sur une, ou des plantes qui auront préalablement été réduites en petits morceaux. L'eau chaude permet d'en extraire le principe actif : on laisse infuser quelques minutes (de 5 à 15 minutes environ) puis on filtre. En général, les infusions sont bues chaudes et sans excès. Il est préférable de ne pas préparer une infusion à l'avance. Elles peuvent servir en usage interne ou externe (compresses, lavages, bains, gargarismes...).
- Pour une décoction, la ou les plantes médicinales (les plus dures et les plus ligneuses) doivent être réduites en petits morceaux ou en poudre et mélangées à une quantité (légèrement supérieure à celle que l'on souhaite obtenir) d'eau froide ou bouillante, selon la recette, pendant plusieurs heures. Puis faire bouillir le mélange pendant une dizaine de minutes et filtrer (éventuellement). Toutes les plantes ne peuvent pas être préparées en décoction, il faut donc vérifier au préalable que cette solution est possible.
- Pour une macération, la plante sera mise à tremper dans de l'eau froide, de l'alcool ou de l'huile. La durée de trempage peut aller de quelques jours à quelques semaines selon la recette. Le récipient sera couvert et mis dans un endroit frais. Remuer régulièrement le mélange. Une fois cette opération achevée, filtrer le mélange et le conserver dans un récipient hermétique (vérifier quelle est la durée de conservation maximale autorisée pour la ou les plantes utilisées). Dans le bain, il suffit de verser dans l'eau de la baignoire, une infusion ou une décoction de plantes.
♦ Les huiles essentielles, obtenues par distillation ou extraction chimique par solvants (eau, alcool, etc.) : c'est la partie aromatique, volatile, odoriférante, de la plante présentée sous forme de liquide concentré et hydrophobe. Contrairement à ce que suppose la dénomination, ces extraits ne sont pas forcément huileux.
♦ La teinture mère comprend 50 à 55 % de principes actifs. Elle est obtenue par macération de la plante sèche dans de l'alcool à 60 degré pendant 3 à 5 semaines. Elle se conserve entre 3 et 4 ans. On utilisera de préférence des plantes et écorces sèches car les plantes fraîches peuvent être toxiques. On peut mélanger plusieurs plantes ou bien rajouter des huiles essentielles.
♦ La gélule contient la poudre de la plante séchée et broyée. C'est une formule concentrée dont la qualité et l'efficacité dépend de la qualité du broyage.
Qu'est-ce que le cryobroyage ?
C'est une technique de broyage à froid, qui permet de préserver les principes actifs des plantes. Des études ont montré que, sous l'action de la chaleur et de l'oxydation produites lors d'un broyage classique, les vitamines, les enzymes, les substances volatiles et de nombreux principes actifs sont détériorés.
L'objectif du cryobroyage est de broyer le produit à la température qui lui convient le mieux (en fonction de sa structure et de ses propriétés mécaniques). En effet, un très grand nombre de produits se fragilisent lorsqu'ils sont refroidis à basse température : soumis à un froid extrême, ils deviennent friables et se prêtent beaucoup mieux au broyage. On utilise donc des fluides cryogéniques, comme l'azote liquide ou le dioxyde de carbone, pour refroidir avec précision (jusqu'à -196°C) les matériaux jusqu'à leur point de fragilisation. Ces fluides sont inertes et ont une action protectrice sur les produits, l'oxygène étant soutiré pendant le broyage. A ce niveau de température, les matériaux sont donc à l'état solide et sous atmosphère neutre, évitant ainsi tout phénomène d'oxydation.
Les avantages de ce procédé sont donc : - conservation de la qualité du produit - absence d'échauffement (même ponctuel) - pas d'oxydation du produit - homogénéité des particules obtenues - excellent rendement - conservation élevée des arômes
Ce refroidissement rapide et contrôlé permet d’obtenir une finesse de grains très élevée tout en préservant la qualité de produit. La taille finale des particules (granulométrie) est choisie sur une échelle variant de 100µm à plusieurs mm. On recueille ainsi une poudre parfaitement fine et homogène, la poudre totale ou Totum de la plante, qui renferme donc non seulement l'intégralité des principes actifs mais aussi tous les constituants de la plante qui agissent en synergie pour une meilleure efficacité. On parle ainsi de biodisponibilité totale. Les gélules ainsi fabriquées sont donc composées de poudre totale qui apporte l'intégralité des composants de la plante à notre organisme.
Quelle est la place de la phytothérapie dans la naturopathie ?
La naturopathie est une médecine naturelle, fondée sur le principe de préservation de l’énergie vitale. C'est une synthèse de plusieurs disciplines, cherchant à préserver et optimiser la santé, améliorer la qualité de vie et permettre l’auto-guérison : hygiène de vie, diététique et nutrition (meilleure alimentation), et notamment la médecine par les plantes, phytothérapie et aromathérapie.
Les plantes, sous leur forme complète, outre leurs propriétés curatives, possèdent des propriétés digestives qui facilitent l'absorption des principes curatifs. Elles travaillent aussi à améliorer le "terrain", l'état de l'organisme, sa plus ou moins grande réceptivité aux invasions des microbes. Contrairement aux antibiotiques, elles n'ont pas pour effet de détruire les bactéries, mais elles permettent de contrôler leur prolifération.
C'est une méthode qui respecte l'équilibre de l'organisme. Grace à leur action douce, les plantes s'intègrent parfaitement à notre mode de vie, respectent davantage notre organisme et contribuent à en rétablir l'équilibre. Elles stimulent les réactions de défenses du corps, elles permettent de nettoyer l'organisme. Elles le renforcent et peuvent servir d'appoint précieux aux médicaments chimiques, les plantes ne s'opposent jamais aux autres thérapeutiques. Ce sont là les éléments les plus importants qui caractérisent la naturopathie : purifier son corps et lui permettre de se guérir lui-même. C'est dire l'importance du rôle de la phytothérapie en naturopathie …
De même, lorsque l'on a recours aux plantes pour soigner des symptômes, on exerce une action à long terme qui s'avère, en fin de compte, préventive. La prévention n'est pas une intervention, elle nécessite une attitude beaucoup plus active de la part de la personne. L'avantage des plantes à cet égard, c'est qu'elles représentent un outil à la portée de tous.
Les plantes sont aussi un gage d'amour envers la personne soignée : elles parlent un langage proche de celui du corps. Quand on se tourne vers elles pour se soigner, plutôt que de s'en remettre aux autres, on manifeste clairement à notre corps une volonté de guérir. On met toutes les chances de notre côté ! Là encore on est parfaitement dans l'objectif naturopathique.
La phytothérapie est une médecine globale, prenant en compte l'homme dans son contexte social et culturel, dans ses dimensions physiques, affectives et mentales. L'observation de la nature nous fait réaliser que tout est lié. Apprendre à faire confiance dans les ressources de la nature, se soigner sans se faire de mal.
Toutes les réponses à nos questions et besoins sont dans la nature, notre survie en dépend entièrement, respectons-la.